Présentation du Plan Pauvreté par le Président : faire plus pour ceux qui ont moins

Le Président de la République a présenté aujourd’hui le Plan Pauvreté. Petite enfance, lutte contre le décrochage, revenu universel, les mesures sont nombreuses mais toutes ont le même but, permettre non pas de vivre un peu mieux dans la pauvreté, mais bien d’en sortir.
Ce Plan contient à la fois des mesures très concrètes qui seront mises en œuvre dès 2019 et une stratégie de long terme. Il s’articule autour de 5 engagements majeurs pour lesquels l’Etat consacre 8,5 milliards d’euros.
ENGAGEMENT N°1 : L’égalité des chances dès les premiers pas pour rompre la reproduction de la pauvreté
Empêcher qu’un enfant pauvre aujourd’hui ne devienne un adulte pauvre demain, rompre avec le déterminisme de la pauvreté, renouer avec l’égalité des chances républicaine, tels sont les premiers enjeux de la stratégie pauvreté.
Mesures phares :
Un plan de formation et un nouveau référentiel pour 600 000 professionnels de la petite enfance afin de favoriser le développement de l’enfant et l’apprentissage du langage avant l’entrée à l’école maternelle
Un bonus « mixité sociale » dans l’accueil collectif pour 90 000 places et l’instauration du tiers payant du complément mode de garde courant 2019 pour l’accueil individuel.
Autres mesures clés :
Développer les modes d'accueil de la petite enfance, notamment dans les territoires fragiles avec la création d’un bonus « territoires » permettant de diminuer à moins de 10% le reste à charge des communes
300 crèches à vocation d’insertion professionnelle (AVIP) créées d’ici 2020
Rénover la politique de soutien à la parentalité et créer 300 nouveaux centres sociaux dans les territoires prioritaires
Renforcer la transparence des modalités d'attribution des places de crèches
Soutenir les collectivités dans 60 quartiers prioritaires avec deux adultes par classe de maternelle (un Agent territorial spécialisé des écoles maternelles et un enseignant)
Budget : 1,24 milliard d’euros
ENGAGEMENT N°2 : Garantir au quotidien les droits fondamentaux des enfants
Trop d’enfants grandissent aujourd’hui dans un environnement attentatoire à leur développement. L’objectif de la stratégie de lutte contre la pauvreté est de mettre un terme aux situations manifestement porteuses de dangers et de diviser par deux d’ici à 2022 le taux de privation matérielle des enfants pauvres.
Mesures phares :
Une alimentation équilibrée pour tous : des petits déjeuners dans les territoires fragiles, des tarifs de cantines plus accessibles et des programmes d'accès à l'alimentation infantile
Des maraudes mixtes État/aide sociale à l’enfance, spécialisées dans la protection de l’enfance
Autres mesures clés :
Adapter l'offre aux besoins des familles avec enfants : 125M€ consacrés au développement et à l'adaptation de l'offre d'hébergement et de logement
Déployer un référentiel sur l’hébergement des familles avec enfants
Renforcer les missions des PMI sur l’accès à la santé et l’appui de la médecine de ville aux missions de la santé scolaire, dans le cadre du parcours de santé des enfants de 0 à 6 ans
Prévenir et lutter contre le surendettement : déploiement de 400 « Points conseil budget » sur l’ensemble du territoire et introduction d’un plafonnement des frais bancaires
Renforcer la prévention des expulsions, dans le cadre du plan Logement d’abord
Budget : 271 millions d’euros
ENGAGEMENT N°3 : Un parcours de formation garanti pour tous les jeunes
Le gouvernement a décidé d’investir massivement dans la formation de la jeunesse : lutte contre le décrochage scolaire, réforme de l’apprentissage de la voie professionnelle et plan d’investissement dans les compétences.
Mesure phare :
Une obligation de formation jusqu’à 18 ans

Autres mesures clés :
Plus de 100 M€ consacrés à des solutions d’accompagnement vers l’emploi de tous les jeunes en complément d’une extension de la Garantie jeunes (500 000 bénéficiaires entre 2018 et 2022)
Repérer, renouer le dialogue et (re)mobiliser les jeunes en risque d’exclusion pour les amener vers un parcours d’accompagnement et de formation : appels à projets et financement complémentaire pérenne des points accueil écoute jeunes et associations de prévention spécialisés
Des expérimentations dans le cadre du plan d'investissement dans les compétences pour diversifier les opérateurs et les modalités d’utilisation de la Garantie jeunes
Des moyens contractualisés avec les départements pour empêcher les sorties « sèches » de l’aide sociale à l’enfance
Budget : 439 millions d’euros
ENGAGEMENT N°4 : Vers des droits sociaux plus accessibles, plus équitables et plus incitatifs à l’activité
Trop de familles, de travailleurs pauvres ou de personnes en situation d’exclusion méconnaissent leurs droits. Beaucoup d’entre elles refusent la stigmatisation qui s’attache au fait de toucher des prestations sociales, dans une société qui tend de plus en plus à culpabiliser la pauvreté, faisant progressivement prévaloir la responsabilité des individus en cas de difficulté sur celle de la collectivité.
Mesures phares :
Simplifier et rendre plus équitable le système des minimas sociaux : vers un revenu universel d’activité qui se substitue au maquis des prestations
Revaloriser la prime d'activité
Garantir à chacun l’accès à une complémentaire santé
Autres mesures clés :
Moderniser la délivrance des prestations sociales en favorisant les échanges d’informations entre acteurs, en rendant automatique les démarches et en favorisant un paiement au juste droit, généraliser le datamining pour le repérage des bénéficiaires potentiels
Renforcer l’accès aux droits et aux services sociaux avec la généralisation des accueils sociaux inconditionnels, l’expérimentation de « territoires zéro non-recours » et la mise en place du coffre-fort numérique, pour que chaque citoyen qui le souhaite dispose d’un espace de stockage sécurisé de ses données personnelles
Renouveler automatiquement la CMU-c pour les allocataires du RSA
Créer 100 centres et maisons de santé dans les territoires prioritaires
Accompagner le « 100% santé » sur l’optique, les aides auditives et le dentaire
Augmenter massivement les solutions d’accompagnement social renforcé : 1450 places supplémentaires d’ici 2022 pour les lits d’accueil médicalisé (LAM) et lits halte soin santé (LHSS) ; 1200 places supplémentaires pour les appartements de coordination thérapeutique (ACT), soit une augmentation de 25% de l’ONDAM médico social spécifique
Budget : 4,97 milliards d'euros
ENGAGEMENT N°5 : Investir pour l’accompagnement de tous vers l’emploi
La sortie durable de la pauvreté repose sur l’autonomie par le travail. Cela suppose de refuser une société dans laquelle une partie de nos concitoyens serait considérée comme « inemployables » avec les minima sociaux comme seul horizon.
Mesures phares :
Création d’une « Garantie d’activité » combinant accompagnement social renforcé et insertion dans l’emploi pour 300 000 allocataires par an
100 000 salariés supplémentaires accueillis dans le secteur de l’insertion par l’activité économique pour favoriser le retour à l’emploi des personnes les plus fragiles

Autres mesures clés :
Pour généraliser l'accompagnement vers l'emploi des allocataires, un État garant du service public de l'insertion : renforcement des droits et devoirs et obligation contractualisée avec les départements de réaliser sous un mois l’instruction de la demande et l’orientation de tout nouveau bénéficiaire
Essaimer les expérimentations évaluées positivement pour les personnes les plus fragiles pour 70 M€ : « Territoires zéro chômeur de longues durée », Convergence, Tapaj (travail alternatif payé à la journée) et SÈVE (médiation active vers l'emploi).
Budget : 1,04 milliard d’euros